Les neurosciences cognitives correspondent aux disciplines scientifiques visant à comprendre et expliquer le fonctionnement du cerveau humain. Elles permettent d’étudier l’attention, la perception, la prise de décision, le langage et la mémoire à travers le prisme de l’apprentissage.
Les neurosciences ont déterminé l’existence de quatre principaux facteurs de réussite dans l’apprentissage : ce sont les 4 piliers de l’apprentissage.
Et on souhaite aujourd’hui faire le parallèle entre le premier pilier de l’apprentissage, l’attention, et l’utilisation de jeux de formation.
Pourquoi vous devez capter l’attention de vos apprenants ?
Le psychologue Stanislas Dehaene définit l’attention comme “un mécanisme de filtrage qui permet au cerveau de sélectionner une information et d’en moduler le traitement.”
Son confrère, Michael Posner, a identifié 3 systèmes attentionnels : l’alerte, l’orientation et le contrôle exécutif.
1. L’alerte
L’alerte se produit lorsque l’attention est captée par un stimulus extérieur. Nous avons tous pour réflexe de prêter attention à ce qui est dit lorsque notre prénom émerge d’une discussion : il s’agit de la forme primitive de l’attention.
Capter l’attention des apprenants est la première étape pour entrer dans l’apprentissage. Cela leur permet de prendre conscience de leur environnement et de se montrer vigilant face aux éléments qui le composent.
Par exemple, une activité de type « brise-glace » est vraiment pertinente pour amorcer une formation, notamment avec un jeu. Il s’agit d’une animation courte et dynamique qui a pour principal objectif de capter l’attention des apprenants, de les réveiller physiquement et mentalement ! Cela peut être couplé à une présentation des participants pour remplacer un tour de table également.
2. L’orientation
Chaque individu choisit, de manière consciente ou non, d’orienter son attention sur un élément précis en faisant abstraction des autres stimulus.
Il est primordial de déterminer en amont sur quel objet de pensée l’attention des apprenants doit être focalisée. En effet, le cerveau filtre toutes les informations qu’il reçoit pour ne conserver que les plus pertinentes dans la concrétisation de l’objectif établi. Ainsi, les apprenants deviennent partiellement aveugles à toutes autres stimulations.
Si la conception d’un jeu est inadaptée au sujet traité, alors il sera difficile de canaliser l’attention des apprenants. En revanche, si votre mécanisme de jeu a été suffisamment réfléchi en amont, les apprenants pourront entrer dans un état de concentration maximal et ainsi favoriser la rétention d’information ! N’hésitez pas à consulter notre précédent article sur l’état de flow pour en apprendre davantage sur le sujet.
Vous l’aurez compris, il est donc essentiel de bien définir les objectifs d’un jeu de formation et de ne surtout pas négliger le choix du mécanisme !
3. Le contrôle exécutif
Le contrôle exécutif nous permet de planifier les tâches, traiter les informations et prendre des décisions.
Ainsi, son action permet à chacun de se contrôler afin d’éviter tout comportement qui pourrait nuire à l’attention portée sur l’activité en cours. Cela renvoie par exemple à la capacité des apprenants à rester concentré sur leur objectif même en présence d’une distraction ou à inhiber des actions inappropriées.
Un jeu de formation, notamment quand vous atteignez le flow, est basé sur l’expérimentation et le ludique. Si les apprenants se prennent au ‘jeu’, ils pourront facilement éviter de regarder son téléphone, de quitter le lieu d’activité ou encore d’amorcer une discussion inopportune lors de la partie.
Quelles sont les limites de l’attention ?
Capter l’attention de ses apprenants est primordial mais, plusieurs points d’attention à avoir, sans mauvais jeu de mots !
1. L’attention est sélective : il est impossible de réaliser plusieurs tâches simultanément. Nous sommes obligés d’omettre temporairement la première pour véritablement se concentrer sur la seconde (au risque de perdre de l’information).
2. L’attention rend aveugle : le cerveau est capable de rendre partiellement invisibles les stimulus qu’il considère non pertinents dans l’exécution d’une tâche. Certaines informations nous passent tout bonnement sous le nez !
Rendez-vous le mois prochain pour le second pilier de l’apprentissage, l’engagement actif.
Et d’ici là, si vous souhaitez lire un peu, téléchargez nos livres blancs !
Article écrit par Alice Bayeron.
Sources
- Syn Lab. Comment renforcer l’attention des élèves ? (2015).
- Syn Lab. Impliquer les élèves pour donner du sens aux apprentissages. (2015).
- Les apports de Stanislas Dehaene : les 4 piliers de l’apprentissage. Académie de Paris https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_1878713/les-apports-de-stanislas-dehaene-les-4-piliers-de-l-apprentissage.
- Dehaene, S. Les grands principes de l’apprentissage. 24.
- Les quatre piliers de l’apprentissage, ou ce que nous disent les neurosciences – Paris Innovation Review. http://parisinnovationreview.com/article/les-quatre-piliers-de-lapprentissage-stanislas-dehaene.
- bord, P. à. Qu’est-ce que les neurosciences cognitives ? Prim à bord https://primabord.eduscol.education.fr/qu-est-ce-que-les-neurosciences-cognitives (2021).
- Quels sont les quatre piliers de l’apprentissage ? Ressources Sgen-CFDT https://ressources.sgen-cfdt.fr/question/quatre-piliers-apprentissage/.